Nord-Kivu : l’exécutif provincial fustige le bombardement des sites de déplacés et appelle la CPI d’ouvrir une enquête sur les crimes commis par le Rwanda via le M23

Le gouvernement provincial du Nord-Kivu condamne avec force le récent bombardement sanglant des camps de déplacés de guerre dans les quartiers Lac Vert et Mugunga en ville de Goma chef-lieu de la province, le vendredi 3 mai dernier avec un bilan livré par le gouverneur militaire, de 14 morts et 33 blessés dont certains en état critique aux côtés d’énormes dégâts matériels.

Dans une communication faite ce lundi 6 mai 2024 devant la presse, Prisca Luanda Kamala, conseillère principale du Nord-Kivu en charge de l’éducation et affaires humanitaires a de prime abord rappelé que les actes commis ces jours par les terroristes du M23/RDF violent les règles internationales notamment la convention de Genève qui dispose à son article 3 que « les personnes qui ne participent pas directement aux hostilités ne doivent pas constituer une cible ».

« L’armée Rwandaise et ses supplétifs du M23 ne cessent d’endeuilller la population congolaise en général, celle du Nord-Kivu en particulier. Ils commentent de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide et autres violations graves du droit international humanitaire dans plusieurs agglomérations de notre province notamment dans les territoires de Masisi et Rutshuru et cela, sous le silence coupable de la communauté internationale. Cette cruauté se manifeste également à travers plusieurs actes barbares dont le bombardement contre les civils y compris de déplacés de guerre » a-t-elle déclaré.

Prisca Luanda, conseillère du Gouverneur militaire du Nord-Kivu

À elle d’ajouter :

« L’impunité de ces crimes encourage les criminels à poursuivre le massacre des civils et défie la communauté internationale face à ses missions de maintenir la paix et la sécurité internationale. Le conseil de sécurité devra constater que le comportement du Rwanda face à la RDC et aux populations de ce pays constitue une menace permanente contre la paix et la sécurité internationale. En conséquence, le conseil de sécurité devrait décider de sanctions appropriées contre le Rwanda ».

Très choqué par le bombardement et les autres actes barbares commis par le Rwanda via le M23, le gouvernement provincial du Nord-Kivu recommande à la Cour Pénale internationale (CPI) d’ouvrir immédiatement une enquête sur les crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide et autres violations graves du droit international humanitaire commis par l’armée Rwandaise et le M23 depuis quelques années en République démocratique du Congo.

Outre cette recommandation, le gouvernement de l’état de siège au Nord-Kivu recommande appelle également, les pays qui soutiennent le Rwanda de lui exiger de retirer immédiatement et sans conditions ses troupes du sol congolais et de respecter son intégrité territoriale, son indépendance politique et économique conformément à la charte des Nations-Unies ainsi que les règles de droits de l’homme et du droit international humanitaire.

Elias Aungama

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