Bombardement des sites de déplacés à Goma : le bilan passe de 14 à 35 morts, le ministre des droits humains tacle la communauté internationale pour son silence

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Le bilan du bombardement des camps de déplacés à Mugunga et Lac Vert en ville de Goma par les terroristes du M23/RDF la semaine dernière, est revu à la hausse. Il passe de 14 à 35 morts et 37 blessés qui poursuivent les soins appropriés dans des structures sanitaires de la place.

Ce nouveau bilan a été livre à la presse à Goma ce jeudi 9 mai 2024 par le ministre des affaires sociales, actions humanitaires et solidarité nationale, Modeste Mutinga qui conduit conjointement, avec son collègue des droits humains, Fabrice Puela, une délégation mixte gouvernement – parlement.

Le patron des affaires sociales en République démocratique du Congo a par cette occasion, annoncé l’inhumation des victimes de ce bombardement, pour le samedi 11 mai 2024.

« Nous sommes venus en délégation dépêchée par le gouvernement de la République à la demande du chef de l’État qui était en mission à l’étranger et qui a interrompu sa mission pour compatir avec la population du Nord-Kivu. Le gouverneur militaire nous a communiqué le bilan à ce jour. Ce bilan a évolué. Il était de 14 morts, il est aujourd’hui, fixé à 35 morts et 37 blessés. Nous avons décidé d’organiser les obsèques le samedi prochain, une délégation de Kinshasa nous rejoindra également. Toutes les dispositions sont prises pour que ces obsèques soient dignes des fils du pays qui ont perdu leur sang » a fait savoir Modeste Mutinga.

De son côté, Albert Fabrice Puela, ministre congolais des droits humains a de nouveau fustigé les attitudes du Rwanda via le M23 qui, précise-t-il, viole intentionnellement, la convention de Genève de 1949 et son protocole additionnel de 1977 qui interdit les attaques contre les sites de déplacés en période de guerre.

Par cette occasion, le ministre des droits humains a interpellé la communauté internationale de prendre ses responsabilités en lieu et place de s’illustrer par un silence qui serait qualifié par le peuple congolais de « de complicité » dans les crimes commis contre la population congolaise en général, celle du Nord-Kivu en particulier.

« Pendant une guerre, on ne peut pas attaquer un hôpital, un site des déplacés ou une ambulance. La guerre c’est entre les forces combattantes et non contre les civils et nous en profitons pour interpeller la communauté internationale. Nous en avons marre de cette omerta, nous en avons marre de cette ambivalence de la communauté internationale. Ce qui l’intéresse c’est lorsqu’il y a des politiques qui sont arrêtés quand bien même il y auraient des infractions et lorsque le moratoire est levé mais lorsqu’un Etat s’en donne à des violations systématiques et systémiques de droit international humanitaire, la communauté internationale est aux abonnés absents, c’est anormal » a regretté Albert Fabrice Puela, ministre congolais des droits humains.

À lui d’ajouter :

« Il est inadmissible que la communauté internationale s’intéresse à la RDC rien que pour de matières premières mais lorsque des enfants sont tués et des femmes violées ça n’intéresse pas la communauté internationale. Nous en avons marre et avec le chef de l’État, nous voulons nous battre pour que nous puissions défendre nos droits. Nous en appelons à la fin de cette omerta pour que les congolais soient respectés et leurs droits respectés. L’ennemi de la RDC est identifié, on le connait, il est anormal que cette communauté internationale continue à soutenir et supporter le Rwanda ».

Ladite délégation constituée de deux ministres, des représentants de FONAREV et des députés nationaux élus du Nord-Kivu, a visité les blessés lors du bombardement des camps de déplacés de guerre.

Pour rappel, les terroristes du M23/RDF avaient la journée du 3 mai dernier, largué au total, cinq bombes sur deux camps des déplacés notamment à Mugunga et Lac Vert en ville de Goma chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

Elias Aungama

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